En Afrique, l’on entend souvent plusieurs dits sur l’excision. Ceci, souvent pour encourager, justifier et/ou minimiser la pratique. Innocemment, ces déclarations répétées régulièrement s’ancrent petit à petit dans les mémoires, contribuant à perpétuer les mutilations génitales féminines (MGF) notamment l’excision. Ici, je vous propose de découvrir quatre fausses informations qu’on vous répète à la moindre occasion.
1. « L’excision contribue à contrôler la sexualité et rendre la femme fidèle »
Faux ! Aucune étude ne prouve que des femmes sont devenues fidèles simplement après avoir subi l’excision. L’ablation d’une partie de l’appareil génital féminin, qui conduit à la diminution de son désir sexuel, ne garantit pas sa fidélité. Au contraire, cette faiblesse ou manque de désir durant la pratique sexuelle peut favoriser son envie d’aller toujours voir ailleurs, à la recherche d’un partenaire pouvant la satisfaire totalement ou presque. Ce qui revient à la faiblesse du contrôle de son envie sexuelle, mais pas à la rendre fidèle. Pratiquer donc l’excision pour ce motif n’a pas sa raison d’être.
2. « L’excision rend une femme pure et propre »
Faux ! L’excision n’est pas pratiquée à des fins thérapeutiques encore moins spirituels. C’est une mutilation génitale féminine selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Même si les croyances dans les communautés tendent à dire que ça purifie la femme, les mentalités évoluent et prouvent que l’excision est une pratique qui ne purifie pas la femme qui en subit.
3. « L’excision permet de faire d’une jeune fille une femme complète »
Faux. Autrefois dans les communautés forestières en Guinée, notamment, la “forêt sacrée” était utilisée pour initier les filles aux activités et travaux de la société tout en les excisant. Aujourd’hui, la “forêt sacrée” n’est plus enseignée mais les filles subissent toujours l’excision qui arrache un bout d’elles dans la douleur, sans pour autant les permettre de grandir. Pratiquer une ablation ne nous rend pas plus mature, tout comme la souffrance ne nous grandit pas.
4. « L’excision n’a aucun risque sur la santé, elle se fait depuis le temps de nos ancêtres »
Non, la pratique de l’excision comporte plusieurs risques. Que ce soit sur la santé de l’excisée ou de l’état psychologique de ses proches, la pratique de l’excision a plusieurs risques et conséquences : sanitaires, sociales, culturelles, économiques… Pour l’excisée, il y a des risques de traumatismes, l’exposition à des maladies, des infections et des virus, la stérilité, les complications à l’accouchement, les douleurs pendant les rapports sexuels, les troubles menstruels, la perte de sensibilité sexuelle, pour ne citer que ceux-là. Au pire des cas, la mort peut survenir.
Pour les proches des excisées, il y a en outre des conséquences économiques avec une augmentation de dépenses liées aux problèmes sanitaires, les traumatismes des proches quand la jeune fille excisée ne survit pas. Par ailleurs, il peut y avoir une stigmatisation quand l’excision tourne mal.
M.D est un jeune homme de la préfecture de Mali. Pour trouver son bonheur comme beaucoup d’autres jeunes, il a choisi de tenter la traversée de la méditerranée en 2017. Un rêve qui lui aura coûté en temps et en argent puisque ce périple ne lui aura rien apporté. Son bonheur, il l’a finalement trouvé en Guinée dans la médecine. Aujourd’hui médecin au centre hospitalo-universitaire d’Ignace Deen, le jeune migrant décide de raconter son aventure. Témoignage.
« C’était en 2017. J’ai quitté Mali chez moi pour Labé. Après Labé, j’ai traversé le Mali, le Burkina Faso, le Niger. Une fois à Agadez, c’est là-bas que j’ai commencé la souffrance. D’abord en route, j’avais commencé la souffrance à partir du Burkina Faso. C’est là qu’on a commencé à nous fatiguer à travers les barrages installés et à chaque barrage, ils nous réclamaient soit 10.000 ou 15.000 francs CFA. Une fois arrivé à Agadez, c’était le pire. Là, nous avons vraiment souffert. Il n’y avait pas à manger et trop de chaleur aussi en cours de route, surtout au désert. En plus, notre voiture était tombée en panne, une crevaison donc là, on a beaucoup souffert, il n’y avait pas d’eau.
Ce qui m’a poussé à partir réellement, c’est que je n’avais pas d’espoir en Guinée ici. Raison pour laquelle je me suis dit de partir voir si j’allais trouver une vie meilleure. Lorsque je quittais le pays, j’avais un 1.500.000 avec moi. Je me suis dit une fois là-bas, il se peut que mes parents me viennent en aide. Après Agadez, j’ai appelé mes parents. Ils m’ont envoyé de l’argent et je suis parti jusqu’à Tripoli en Lybie. A Tripoli arrivé là-bas, c’était de la merde. Pour un début, après une semaine que je sois arrivé, ils sont venus attaquer notre foyer où on dormait et emporter tout ce qu’on avait comme bien et là ils, ont blessé certains de mes collègues. Beaucoup étaient blessés, moi j’ai eu la chance que rien ne me soit arrivé. Après, j’ai tenté la traversée mais ça n’a pas réussi.
Pour la première fois que je suis parti, notre barque a eu des problèmes. Du coup, les pêcheurs nous ont sauvé et nous sommes revenus sains et saufs. La deuxième fois, on a eu des morts dont j’ignore le nombre. Un ami avec qui je suis parti était décédé là-bas. Pour la troisième fois, nous sommes partis, ils nous ont attaqué en route bien avant qu’on arrive au bord. Arrivé là-bas, on nous a attaqué. Moi j’ai pu m’échapper, je suis revenu au foyer ou on logeait. Une fois arrivé là-bas, je lui ai dit je ne peux plus continuer. C’est là que j’ai réussi à contacter un ami qui m’a aidé à me voir avec quelqu’un qui pouvait m’aider à revenir par vol. Je ne suis pas revenu par vol de l’OIM parce que je n’ai pas voulu me faire enregistrer pour un jour, ne pas avoir des problèmes avec eux parce que moi, je vise loin. Du coup, je me suis payé mon transport et je me suis embarqué dans un avion qui venait jusqu’au Niger, on a payé 1500 dinars. A partir du Niger, j’ai emprunté le bus pour venir jusqu’au Mali. Arrivé au Mali, j’ai emprunté la voiture pour Conakry. J’ai dépensé près de 25millions de nos francs pour ce périple.
Quand je suis revenu les amis se moquaient de moi, que je n’ai pas pu réaliser mes rêves. Mais moi je sais ce qui s’est passé là-bas et je sais combien de fois j’ai souffert en route avec les arabes donc moi, ça ne me disait absolument rien. Je suis revenu, j’ai continué mes études, Dieu merci aujourdhui ça va, je me débrouille pas mal. Quand je partais, j’avais eu mon bac. Je suis revenu, la famille m’a soutenu, ils ont financé mes études et là ça va.
A mes frères et sœurs, je demande d’éviter la migration clandestine parce que là, c’est 90% la mort donc de préférence, c’est mieux d’investir ici et voir si la famille pourra nous venir en aide. Mais partir, cest de la merde et je ne le conseille à personne ».
Témoignage recueilli par Elisabeth Zézé Guilavogui
Régulier ou irrégulier, toute personne a des droits et les migrants ne sont pas exclus, quelle que soit la situation dans laquelle ils se retrouvent. Ainsi, loin d’encourager la pratique de l’immigration clandestine, je désire dans ce billet à travers un entretien éclairer la lanterne sur les droits des migrants mais également sur ce qui doit se faire en cas de violation de ces droits. L’entretien est réalisé avec Aboubacar Sidiki Sanoh, juriste de formation et professeur assistant à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia qui vient de faire une thèse sur « le phénomène de la migration irrégulière : un handicap dans la protection des droits humains ». L’étudiant a été encadré par Dr Thierno Souleymane BARRY, Docteur en droit, Professeur de droit, Consultant et Avocat à la Cour.
Est ce qu’il existe une définition juridique du migrant ou de la migration ?
Il n’y a pas une définition consensuelle par rapport à la migration. Chaque institution essaye de définir à sa manière. Par exemple, lorsque vous prenez le pacte international relatif au droit des travailleurs migrants et aux membres de leurs familles, dans ce document, il n’y a aucune définition consensuelle. Seulement au niveau de l’article 5B où on a dit que sont en situation irrégulière, des personnes qui sont dépourvues des documents légaux, etc.
Que peut-on retenir de votre thèse sur le droit des migrants ?
J’ai parlé de la migration irrégulière mais l’aspect spécifique, c’était notamment la violation des droits des migrants en situation irrégulière. Cette pratique aujourd’hui est devenue très vivante de sorte que l’on ne peut pas s’en débarrasser totalement. Mais le plus visible dans tout ça est que dans le cadre de la migration, généralement dans certains États notamment de transit, on constate qu’il y a une violation ardue des droits de ces migrants en situation irrégulière et personne n’en parle. Puisque déjà, ils sont en situation irrégulière, on se dit voilà ils l’ont cherché, donc tout ce qu’ils vont avoir là-bas, c’est leur problème. Donc ces violations qui existent dans ce cadre-là, c’est ce que j’ai essayé de traiter dans mon document intitulé » le phénomène de la migration irrégulière : un handicap dans la protection des droits humains ».
Quels sont les droits qui sont accordés au migrant de façon générale ?
Il y a de ces droits qui sont élémentaires. Ce sont d’abord des individus. Étant des êtres humains, ils bénéficient d’un certain nombre de droits et tous les êtres humains ont presque les mêmes droits élémentaires. Le droit à la vie est un droit fondamental. On ne doit pas regarder le statut de quelqu’un par rapport à ça. Le fait d’infliger la torture à une personne, c’est prohibé. Tous les États au monde l’ont reconnu et l’ont ratifié. Les traitements cruels, inhumains ou dégradants, ce sont des pratiques qui sont prohibées et ces droits sont élémentaires, reconnus à tout individu. Les individus qui sont en situation irrégulière là, on ne doit pas regarder leur statut pour leur infliger ces peines qui sont prohibées.
Quand il s’agit de migrants irréguliers, ont-ils des droits spécifiques ?
Oui, le droit à la vie, à la protection de l’intégrité physique, au bonheur. Ce sont des droits qui sont élémentaires, reconnus à tout le monde.
Quand on est dans une situation d’irrégularité et qu’on voit ses droits violés, comment demander à être rétabli dans nos droits ?
Ces individus, une fois qu’ils sont arrêtés, puis qu’ils sont des êtres humains, il faut les traiter de la meilleure manière. Il ne s’agit pas de les maltraiter parce qu’ils ne sont pas chez eux. Entre les Etats, il y a une coopération. Par exemple, la charte des Nations Unies, la DIDH est reconnue par tout le monde, tous les États. Tous les États sont unanimes pour dire que les droits des personnes doivent être respectés. Donc quand moi je viens, je te prends parce que tu n’es pas chez toi, je commence à t’infliger des peines qui sont prohibées, je veux déjà dire qu’il y a une violation des rapports entre les États. Quelque part, je n’ai pas respecté mon engagement vis-à-vis non seulement des textes de lois qui existent mais également vis-à-vis de ces Etats avec lesquels j’entretiens des relations très amicales.
Dans certains pays, des migrants voient leurs droits violés. L’ambassade est au courant mais ne fait pas grand-chose. Est-ce que le migrant de retour dans son pays peut intenter une action contre son État ?
Pas forcément parce que l’État n’était pas informé de son déplacement. Il s’est déplacé sans informer l’État. C’est là qu’on parle de l’irrégularité. Il y a une procédure normale. Lorsqu’il y a la violation par rapport à cette procédure normale, on peut intenter une procédure contre l’Etat mais à partir du moment où ce dernier n’est pas informé, on ne peut plus. Mais le problème, c’est qu’à partir du moment où l’individu se déplace, quitte son pays, c’est que quelque part déjà, il y a un problème dans le pays d’origine… Quelque part, il y a la faiblesse de l’État au départ. Il arrive dans l’Etat de transit, ses droits sont violés… Donc le rôle de l’État au lieu d’abord de penser à ce que l’individu là intente une action, c’est de protéger d’abord cet individu parce que l’État doit assurer la protection de tout individu, de tous les citoyens, que ce soit dans son pays où ailleurs. C’est pourquoi il y a des représentations partout.
Vous avez une recommandation à l’endroit de ces jeunes qui migrent irrégulièrement?
D’abord c’est d’arrêter cette pratique migratoire de façon irrégulière. Et certes, ils rencontrent trop de problèmes au pays de départ mais tout n’est pas perdu. Ils peuvent beaucoup cravacher ici à l’interne et faire beaucoup de choses, et je crois que ça pourrait aller mais la pratique migratoire, c’est des choses qu’il faut éviter parce qu’avec ces différentes violations des droits de l’homme dont ils sont victimes avec des tas de morts, il ne faudrait pas qu’ils partent là-bas se faire tuer banalement donc le mieux, c’est de rester et de trouver autre solution meilleure que la migration.
A longueur de journée, on me rabâche que le meilleur moyen de rejoindre l’Europe est de voyager de façon régulière. C’est-à-dire en bonne et due forme. Et évidemment, à ce moment-là, je pense aux vols avec des voyageurs munis de visa ou de cartes de séjour et tout le tralala qui va avec. Mais ces personnes qui passent le message sont-ils au courant des situations de certains guinéens qui se sont fait arnaquer en voulant voyager dans la légalité ? Iil est important de poser la question surtout que dans notre pays, des « gens de bonne foi » ne manquent pas. Ces gens qui, faisant semblant de t’aider, s’embarquent dans un vol à Conakry pour ensuite t’abandonner à ton propre sort une fois envolée.
Ceci arrive à de nombreuses personnes. Et aujourd’hui, Marie Soromou qui a vécu une histoire similaire décide de briser le silence sur l’autre visage de sa migration, qu’elle a voulue régulière. Voulant aller faire des études de master en France, après une licence en sciences politiques, Marie tente plusieurs fois de voyager via Campus France. Sans succès! Dans sa galère, un ami – décédé aujourd’hui – lui propose de transiter par l’Egypte où sa sœur vit pour rejoindre ensuite la France facilement. La difficulté d’obtenir un emploi après ses études en 2013 ne la fait pas tergiverser longtemps. Elle envoie de l’argent au mari de la dame qui lui achète un billet d’avion et trouve des documents justifiant son séjour par une formation en informatique pour 3 mois, tout ceci lui coûte plus de 20 millions de nos francs. Elle s’envole ainsi et atterrit en Egypte le 26 décembre 2016.
Quelques jours après son arrivée en Egypte, Marie découvre en se renseignant qu’il est impossible de trouver un visa pour la France. La cause ? Elle ne le sait pas vraiment, mais elle croit que cela est dû au teint de sa peau. Ne voulant pas retourner de sitôt après cette nouvelle déconvenue, la jeune femme décide de mener une activité pour subvenir à ses besoins. Ménagère, technicienne de surface, baby-sitter, Marie Soromou s’essaye à tout. « J’étais une femme de ménage. J’ai commencé dans une famille où je n’ai pas supporté pour un début parce qu’il fallait vraiment bouger toute seule tout ce qui était dans cette maison (…) Jj’ai fait là-bas une semaine. Je n’ai pas supporté, j’ai quitté. (…) Mon deuxième emploi, c’était faire le baby-sitting et ce qui est dommage dans ça, c’est que tant que l’enfant ne dort pas, tu ne dors pas. Je me suis retrouvée dans cette famille où je me couchais à 2h du matin pour me réveiller à 3h du matin (…) Je me suis dit qu’en Guinée, je n’aurais jamais fait ça, pour quoique ce soit je n’aurais pas fait ça (…) Là, j’étais obligée parce que le salaire n’était pas mal. J’ai tenu 6 mois », se souvient la migrante.
L’autre réalité d’une vie de jeune fille en Egypte
Hébergée par des amis, elle quitte vite l’endroit parce qu’on essaye d’abuser d’elle et que la sœur de son agresseur ne la croit pas. « On a toujours tendance à penser que ce sont les Arabes qui font du mal à nos sœurs à l’étranger, mais des fois c’est le contraire. Parce qu’on a nos propres “frères” mêmes qui commencent à abuser de leurs “sœurs” avant d’autres. Moi, j’ai eu de la chance, j’ai eu la force de me défendre et je suis sortie de la maison. Quand j’ai expliqué ça à la sœur de mon ami, elle m’a dit que son frère ne peut pas faire ça. Donc de là, j’ai décidé de prendre une maison », explique-t-elle.
Avec l’aide de sa maman qui continue à la soutenir financièrement, notre jeune dame fait un boulot à mi-temps ; et parallèlement, elle suit des cours de comptabilité et de mode. Seule fille noire de sa classe, ses collègues la discriminent. Des cours qui devaient être dispensés en anglais le sont désormais en arabes. Cette exclusion lui rappelle d’autres difficultés que des filles africaines rencontrent : agression, accusation à tort, emprisonnement, etc. « On les embauche pour être des techniciennes de surface, des baby-sitter et tout mais quand ils n’ont pas les moyens de payer ces travailleuses à la fin du mois, elles (patronnes, ndlr) inventent juste des choses du genre : on m’a volé de l’argent et d’autres choses…, Elles vont carrément oser mettre des objets dans le sac de ces filles pour après prouver que ces filles ont volé quelque chose (…) Si elles sont accusées, ces filles-là, elles sont envoyées directement à la police. Quand elles y sont envoyées, il faut forcément non seulement payer l’argent qui dit être volé mais après, elles sont de fois frappées voire, violées », témoigne Marie Soromou.
‘‘C’est vrai qu’on dit souvent d’emprunter la voie régulière pour voyager mais ce n’est pas toutes ces voies régulières qui aboutissent à de bonnes choses. Dans les voies normales, on peut avoir le billet d’avion et quand on rentre, on trouve que c’est le contraire. Et la voie irrégulière aussi, c’est pire’’, ne manque-t-elle pas d’affirmer après sa mésaventure.
« En Guinée ici, nous pouvons entreprendre quelque chose et réussir », dixit Marie Soromou
Munie de ses attestations, Marie Soromou décide de retourner en Guinée après près de 4 ans de vie en Egypte. Dans sa démarche, elle est aidée par une connaissance à l’ambassade guinéenne en Egypte et par la représentation de l’OIM sur les lieux qui la prend en charge et lui permet de rentrer au bercail trois semaines après s’être présentée. Elle foule la terre guinéenne à nouveau le 13 février 2020. Même sans accompagnement de l’OIM pour le moment, celle qui voulait faire des études poussées en Europe a une nouvelle passion : la mode. Elle s’exerce à la réaliser en travaillant dans un atelier de couture vers l’aéroport de Conakry, en attendant d’obtenir des moyens pour ouvrir le sien à Yattaya.
Pour ses conseils sur la migration régulière, elle se démarque des autres en invitant les candidats à se poser les bonnes questions pour une migration réussie. « Avant de voyager, je veux que les gens se posent beaucoup de questions. Comment vais- je aller ? Qu’est-ce que je vais faire là-bas ? Qui je vais aller rencontrer ? Qu’est-ce qui pourrait m’arriver une fois là-bas ? Est-ce que la liberté que nous avons ici, nous pouvons l’avoir où nous partons ? Est-ce que la personne pourra me soutenir ? Est-ce une bonne personne ? Il faut qu’il y ait d’abord une garantie et une personne de confiance pour penser à aller rester avec eux. Quand nous sommes en Guinée, nous avons des mentalités différentes et quand nos frères sont de l’autre côté, ils sont différents des personnes que nous avons connues ici parce que là-bas, les gens cherchent à survivre et si dans leur survie, ils sont capables de toi te créer des problèmes, ils le feront sans arrière-pensée. C’est vrai que nous envions tous l’extérieur mais je me dis qu’en Guinée ici, nous pouvons entreprendre quelque chose et réussir », déclare-t-elle.
Comme Marie Soromou, de nombreux jeunes surtout des filles passent par ces situations. En voulant éviter les voyages clandestins, ils découvrent le revers de la migration régulière. Toutefois, il est désormais important de se poser les bonnes questions comme celles citées ci-haut, que ce soit quand vous choisissez de migrer, de façon régulière ou irrégulière.
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